sexta-feira, 30 de julho de 2010

Birthday - a quarter of a century

25 anos: Mesmo que eu tenha passado grande parte do meu dia num land rover com a minha equipa a passar por montanhas com estradas pessimas e onde quase não tinha rede, consegui ainda receber algumas chamadas. Foi um dia de anos atípico mas bastante bom, passado a ver paisagens incriveis e que acabou com um jantar com a minha equipa num restaurantezinho tipico congolês ao borde do Lago Tanganyka, na fronteira com o Burundi.

Claro que é estranho pensar como a minha vida mudou tanto, e tenho muitas saudades de todos, de Lisboa, de Paris e de Nova Iorque. Especialemente no princípio senti me bastante cortada do mundo porque estava sem Internet e nao conhecia muita gente: escritorio estava fechado durante a primeira semana – cheguei em plena celebraçao do 50º aniversario da independencia do Congo e por razoes de segurança nao podiamos quase sair de casa – o que fez com que passasse bastante tempo sozinha. Mas foi bom.. foi só aí que aterrei, que pensei bastante neste ultimo ano e arrumei os meus pensamentos. Logo depois de 5 dias já conhecia montes de gente, e desde aí as festas durante os f d s não param! Há um grupo simpatico de congoleses e expatriados, e passo algum tempo com eles. Mas não é a mesma coisa.. os meus verdadeiros amigos não estão cá e sei que cá talvez consiga fazer 1 ou 2 .. mas não foi por isso que cá vim. A riqueza de estar cá e o que me motiva é conhecer os congoleses e as comunidades.. e cada vez que tenho a oportunidade de estar com eles, de ver a realidade e as dificuldades que eles vivem ao cotidiano, aí tudo toma sentido. Também comecei com aulas de Swahili e avanço bastante rapido, já consigo entender parte  das formaçoes, que são só nessa lingua! 

Um mês em Bukavu

Cheguei ao Congo há exactamente 1 mês e estou a trabalhar num programa de governança democratica a traves a construccao de projectos de infrastructura socio economicos - talvez em inglês seja mais claro: community driven reconstruction project. O principio é que trabalhamos com comunidades para que elas decidam elas mesmas quais sao os projectos que mais precisam (escola, centro de saude, estrada, poço de agua, ponte), depois damos lhes formaçoes em gestao de projectos (gestao humana e financeira) e assistimos a comunidade em todas as etapas (eleiçao do comité que vai gerir o projecto, preparaçao do orçamento, seguimento das etapas de contrucçao etc). Estamos presentes em 327 aldeais do Sul do Kivu no Congo – que é 3 vezes o tamanho da Bélgica, e com o estado das estradas congolesas deves imaginar que não muito fácil supervisionar isto tudo, mas estou muito contente mesmo. É um grande desafio, em termos de management e humano e adoro estar em contacto com as comunidades, e andar pela natureza com o meu staff de comunidade em comunidade, ouvir os problemas deles, corrigir as formaçoes, ir com o engenheiro civil ver as construcçoes…é realmente uma lufada de ar fresco comparado com a minha vida de escritorio em NYC em que recebia 150 emails por dia e andava sempre pegada ao telefone…

As vezes penso que nós estamos tão preocupados em construir escolas que nem tocamos no tema da qualidade do ensino que vai ter lugar nessas infrastructuras.. mas cada coisa a seu tempo. Africa ainda está na fase de construir escolas, e esperar que porque uma sala de classes tem porta, janelas, bancos e um quadro que os alunos vão aprender mais.

domingo, 11 de julho de 2010

Impressions (suite)


Néanmoins, en quelques jours j’ai senti la dureté du Congo : j’avais connu une de nos managers congolaise le lundi, et le vendredi elle est morte d’une méningite fulminante ; ce vendredi même au soir il y a eu l’explosion du camion citerne à 200km d’ici qui a fait plus de 200 morts, et le lundi au bureau en recevant les rapports de nos agents je lis « La situation sécuritaire s’est dégradée ces derniers temps dans la plaine de la Ruzizi depuis la planification d’une attaque des FDLR par les FARDC et aussi suite aux élections du Burundi. Des bus de transport en commun sont attaqués et dévalisés, des personnes tuées…Cette situation a un impact sur le déroulement normal des activités car, certains coins lointains sont rarement fréquentés par l’équipe. »
Et souvent nos équipes sont confrontés à cela dans le terrain..j’en saurais plus une fois que je l’aurais vécu mais tout de suite la réalité du Sud Kivu telle que tu la lis sur les rapports internationaux te rattrape et tu as du mal à concilier cela avec la belle ville de Bukavu, le lac, les fêtes et l’hotel Orchide.

Je vois déjà qu’en termes de travail c’est un grand changement de New York, j’ai beaucoup plus de responsabilités et je suis censée de gérer directement 50 personnes qui sont dans le terrain, et de superviser nos travaux de construction – qui sont le produit de notre programme de gouvernance communautaire – dans 327 villages !! Depuis le premier jour on me demandait quoi faire, de créer un outil pour améliorer la performance du staff, de donner mon avis sur nos outils de formation..un peu le stress, mais « ça va aller » comme disent les congolais tout le temps ici. Personne n’attend que je révolutionne la maison en 1 semaine, ce qui me tranquillise. 

En parallèle de mon travail, des étudiants de PhD de Columbia sont arrivés hier. Ils viennent avec leur millions d’idées brillantes mais souvent impraticables dans nos contextes où les gens ont un taux d’alphabétisation déplorable – et comptent sur moi pour leur donner plus de détails sur le programme, programme dont je connais à peine, ou au mieux, que sur le papier, théoriquement. Ils restent pendant 6 mois et je dois leur aider dans l’organisation d’une enquête de 600 villages (nos 300 villages qui sont le groupe de traitement, et autres 300 qui sont le groupe de contrôle). Ils sont ici pour tester l’impact de notre programme de reconstruction dirigée par la communauté ou Tuungane « agir ensemble » en Swahili. 

C’est très intéressant mais quand tu leur parles tu sens la déconnexion du monde académique du monde du terrain..les préoccupations sont entièrement différentes : ils viennent avec leur rigueur méthodologique et les gens d’ici sont plutôt préoccupés avec des problèmes de logistique : est-ce que la communauté a bien reçu l’argent, est-ce que nos motos sont en bon état pour aller dans le terrain ? Moi je me sens un peu entre deux, d’un côté j’aime bien le stimulus intellectuel de ces enquêtes et je respecte le monde académique, duquel je faisais partie jusqu’à maintenant, mais de l’autre ici mon rôle a changé et est beaucoup plus terre à terre.

La semaine prochaine je pars au terrain, où je vais rester  quelques jours. J’ai hâte de voir nos projets, de parler avec les gens. Au fait c’est pour cela qu’ils ont crée mon poste: pour avoir quelqu’un qui ait le temps de parler avec le staff du terrain, de prendre note de leurs observations et les prendre en compte. Au lieu de faire la course pour avoir le plus gros nombre de projets construits, ils veulent que les principes de gouvernance soient mieux compris, et surtout utilisés une fois que le projet fini et qu’ils doivent l’entretenir. Le seul petit problème c’est que dans les milieux ruraux les gens ne parlent pas trop français, ou le swahili congolais ou bien le Mashi..Donc ce soir ça y est, j’aurais mon premier cours officiel de swahili. J’avais déjà des livres de la Tanzanie que je relis de façon un peu paresseuse, donc la il faut que je m’y mette.  C’est un peu frustrant de ne pas comprendre tout ce que les gens disent, donc j’espère que cela va agir comme un stimulus pour apprendre vite.

J’ai vraiment envie de partir et voir le reste du Sud Kivu, de marcher dans la nature et voir les défis réels de notre programme – pas seulement les obstacles administratifs et logistiques, ce qui est ce que je suis censée faire les 2/3 de mon temps. Donc cela promet. Mais je dois avouer que ce ne doit pas être facile de rester des années ici, on se sent quand même pas mal déconnecté, surtout qu’Internet marche lentement. Mais au moins elle existe et au travail elle est suffisamment bonne pour faire des appels skype, donc je ne peux pas me plaindre.

sexta-feira, 9 de julho de 2010

Premières Impressions sur la vie d´expat au Congo (I)

Ça me fait du mal de voir que mes collègues qui sont déjà à leur Nième mission sont complètement neutres envers notre staff congolais, surtout le staff de nettoyage, cuisine et les gardiens. Ils sont courtois, mais ne font pas l’effort d’apprendre le nom des gens « qui les servent », ne leur font surtout pas la conversation et ne leur demandent jamais  s’ils ont besoin de quelque chose. Je parle souvent avec nos gardiens du soir, Amani et Martin, au début j’étais un peu timide et je savais pas comment m’y prendre mais petit à petit on a commencé à avoir des conversations et j’ai découvert que Martin est infirmier et Amani est un étudiant universitaire. Ils sont très éduqués et cela me fait de la peine qu’ils doivent passer toute la nuit, 6/7 éveillés, au frais. L’arbitraire d’être né dans un pays plutôt qu’un autre. Tous les soirs, quand je leur donne à diner, ils sont stupéfaits et n’en reviennent pas. Tu ne peux pas aider tout le monde bien sûr, je sais, et c’est dûr de s’attacher aux gens et après partir, mais au moins je pense que c’est un devoir des gens qui travaillent dans le développement d’améliorer un peu la vie des gens qui les entourent..et leur faire sentir comme ce qu’ils sont, des êtres humains comme toi et moi.

La vie d’expat c’est peu la bulle donc je fais des efforts pour aller voir ailleurs et j’ai eu beaucoup de chance de rencontrer un groupe trop sympa de congolais jeunes ici de Bukavu qui m’ont complètement intégré dans leur groupe : ils organisent des fêtes – un d’entre eux à un restaurant où tous les Samedis il y a des soirées cocktail ! - , et partent le weekend au lac où l’ont organise des barbecues.  Il n’y a pas trente six milles choses à faire ici à Bukavu et à terme tout devient répétitif mais je viens juste d’arriver donc tout me paraît excellent, d’autant plus qu’avec ce bon groupe de gens on s’arrange pour se distraire. Le weekend dernier il y a eu dans une des maisons IRC la fête de départ de ma chef (qui part à SIPA !) et il y avait un groupe de danseurs congolais trop bien.. 

Mais bon, la semaine dernière, qui était ma première semaine ici, a été un peu atypique parce que les bureaux étaient fermés dû aux célébrations du cinquantenaire  donc c’était un peu les vacances. Je commençais juste à connaître des gens, et même si ça s’est vite fait, je passais pas mal de temps toute seule. Les matins j’avais des orientations avec ma chef qui m’expliquait le programme, me passait des tonnes de documents , et les après-midis je les passais toute seule à lire. Ma maison était encore vide, juste un autre gars d’IRC qui n’était jamais la-bas, et comme ici le soleil se couche à 18h30 ou moins, moi qui reviens d’Europe j’ai l’impression qu’à  19h, quand il
fait déjà absolument noir, c’est minuit. Et cela est aggravé par l’électricité ne marche pas très bien chez moi donc je me couche super tôt, et me lève à 6h30 pour faire mon yoga et être au travail à 8h où souvent je reste jusqu’à 19h. Vie d’ascète la semaine et de fête le weekend !